Rôle des émotions dans nos prises de décision

Ramón Ferreiro

Émotions

Les émotions sont des processus biologiques. L'émotion est un outil d'évaluation décisionnelle par son caractère prédictif. Ainsi, lorsque l'on envisage différentes alternatives, des émotions différentes y sont liées.

Pour faire simple lorsque l'on envisage une décision, une émotion s'y attache.

Depuis quelques dizaines d'années la neurologie s'intéresse au rôle biologique des émotions dans le raisonnement et la prise de décision.

Damasio a d'abord constaté, au cours de nombreuses expériences, qu'il existe un rapport entre l'absence d'émotions et la perturbation du raisonnement. En bref, les émotions sont 100 % indispensables pour raisonner. Selon ce même neurologue, Damasio, le cerveau fonctionnerait, donc, selon une boucle d'infinis recoupements entre l'intellect et l’affect.


En résumé, nous pouvons dire que les émotions influent sur notre capacité à raisonner.

La partie la plus récente de notre cerveau, appelée néocortex, est communément associée à la fonction cognitive, c'est-à-dire au raisonnement.
La partie la moins récente sur le plan évolutif est ce qu'on appelle le cortex limbique, associé à l'émotion, l'amygdale.

Ces deux zones sont en connexion via les synapses et utilisent des neurotransmetteurs, messagers chimiques, afin de transmettre le message au neurone suivant, à la moelle épinière, au système nerveux périphérique jusqu'aux différents organes ou glandes, jusqu'à déclencher ou non l'action et transmettre à nouveau l’information du résultat au cerveau, dans une boucle de feedback.

Dans le cadre de la prise de décision les zones préfrontales et l'amygdale entrent en jeu.
Une zone située dans le cortex préfrontal représente le lieu de stockage des représentations que l’individu se fait d'une situation. C'est à cet endroit qu’est réalisé le classement des données en fonction du vécu de l'individu et des scénarios décrivant les conséquences probables de la décision.

Cette zone s'avère, de plus, être reliée à des régions du cortex primaire, tel que la région motrice, certains ganglions ou l'amygdale.


On peut dire d'une façon simpliste que la zone limbique, la partie la plus ancienne du cerveau, l'amygdale, a la mémoire des évènements et des conséquences des décisions passée, et donc elle intervient, met son grain de sel lors de la réflexion instruite par le néocortex.

Décision — émotion, une réelle imbrication.

Selon Berthoz (2003), l'émotion aurait un rôle fondamental, mais non perçu consciemment, de précatégorisation des stimulus qui guident l'examen cognitif.


Ce qui ressort de tout cela, c'est que l’évaluation cognitive ne signifie pas être coupée de nos émotions ressenties, bien au contraire.


Cette imbrication, démontrée, par la psychologie et la neuropsychologie, entre le rationnel, le biologique et l'émotionnel, conduit à penser que l'individu ne peut se comporter de façon distincte dans la vie privée et au travail, et que l'aspect émotionnel y ait son importance.

Les émotions ont d'autres fonctions telles :
  • Informer la personne sur la qualité de l'expérience qu'elle vit ici et maintenant
  • L'aider à évaluer les situations dans lesquelles elle se trouve et l'efficacité de ces comportements (satisfaction ou insatisfaction).
  • Donner le sens et la valeur de son expérience
  • Faciliter la communication des intentions
  • Stimuler la réflexion et le développement de la pensée


https://www.cairn.info/revue-francaise-de-gestion-2008-2-page-33.htm

18 mai 2022

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